Logorama, du collectif H5
On eut aimé détester avec ferveur et véhémence Logorama. Parce que voilà un film qui fleure bon le succès prémédité. Un concept accrocheur, des héros de circonstances au plus grand festival du court-métrage du monde (Bibendum, quelle surprise!) le tout directement tourné en anglais-américain. Un piège pour juré distrait pourrait-on penser. Sauf que le film ne tombe pas du tout à plat. Et, pour être d'une certaine manière calibré, il n'en est pas moins original.
Le parti pris tout formel est assumé, chaque action n'est que le prétexte à un artifice mettant en scène un nouveau logo, souvent amené avec beaucoup de finesse. Les références et les scènes d'actions spectaculaires se succèdent. L'absence manifeste de scénario est affichée au grand jour sans complexe, les quelques péripéties stéréotypées ne sont utiles qu'à démontrer le talent des animateurs. Voilà un film qui s'assume comme un objet graphique avant tout. Et comme un fort bel objet graphique!
On apprend ce matin qu'il est sélectionné pour représenter la France pour l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation. Et on se surprend à ne même pas être étonné.
Programme F11
Logorama, du collectif H5 (2009). Autour de Minuit, Nicolas Schmerkin.