La leçon de cinéma avec Amos Gitaï

Publié le par Master 2 Conduite de Projets Livre et Multimédia

Pour la deuxième édition de la leçon de cinéma traces de vies recevait le célèbre réalisateur israélien Amos Gitaï.

Durant une matinée et une après-midi raccourcie par le vol retour de ce dernier nous aurons pu assister à une intéressante discussion animée par Pascal Mérigeau.


 

Visiblement les deux hommes se connaissent assez bien et si leur discussion est plaisante elle n'en demeure pas moins assez convenue. Au travers de nombreux lieux communs égrainés filtrent cependant un regard acéré, inimitable. Un caractère hors norme qui ne peut se faire jour que dans la durée.

Gitaï n'a jamais véritablement décidé d'être cinéaste, il a d'ailleurs une formation d'architecte. Au cours de la guerre du Kippour l'hélicoptère qui le transporte est transpercé d'une roquette.

Le processus qui s'en suivra et qui l'amènera au cinéma est long et torturé. L'histoire de son premier film commandé par la télévision israélienne puis refusée par celle-ci apparaît dès lors comme puissamment symbolique.

Faute de véritable leçon de cinéma Amos Gitaï donne une leçon de nonchalance et d'humilité. Interrogé sur des points précis impliquant la perception artistique de son oeuvre il esquive, blague, refuse la sur-interprétation qu'on lui propose et qui ferait de lui une sorte de maestro visionnaire animé d'une aura céleste.

Le cinéaste entretien en réalité une véritable distance avec son oeuvre lui permettant de ramener certaines séquences diffusés à ce qu'elles représentent réellement: soucis techniques pour affréter le premier jour d'un tournage un bateau au large d'Israël alors que rien n'était prévu, prouesses des acteurs...La trilogie de Kadosh ? Une suggestion d'un journaliste de libération qui lui plut..

Amos Gitaï démonte lui-même le mythe qu'on aurait voulu lui ériger, se défend d'être en quoi que ce soit exceptionnel. Et dans cette démarche justement il le devient un peu.


 

Gitaï brosse ainsi le portrait de son oeuvre: un cinéma qui érige la modestie en valeur clé comme quand il confie a propos de la scène originellement destinée a ouvrir le film Kippour: « c'était une scène très couteuse, impressionante et de l'avis général particulièrement réussie ». Amos Gitaï décide de l'éliminer car elle apparait « trop spectaculaire ».


 

La leçon de cinéma.

Jeudi 26 novembre 2009 9h30 et 13h30 Auditorium Groupe ESC Clermont

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